Il est triste de constater que les média nationaux consacrent une fois de plus leurs ressources à la diffusion de l’histoire horrible d’un cas répugnant de meurtre sexuel. On est en lieu de se demander quelle faiblesse de l’esprit humain peut pousser une foule de lecteurs à suivre heure par heure la mise à jour de chaque sinistre détail de ce cas sordide d’une petite fille enlevée le premier jour qu’elle s’est rendue seule à pieds à l’école, pour être ensuite agressée sexuellement et assassinée à coups de marteau. Cet évènement affreux a eu lieu il y a trois ans et depuis d’innombrables crimes impliquant sexe et violence ont été commis. Certains ont été détectés et poursuivis, mais bon nombre ne l’ont pas été, et presque rien n’a été fait pour identifier et éradiquer les causes premières de ces crimes atroces. Il est dommage que des ressources soient consacrées à la curiosité morbide du public plutôt qu’à la prévention de futures tragédies. On peut se demander combien d’éditeurs sont conscients de la quantité de travaux scientifiques qui démontrent que le genre de reportages qu’ils pratiquent peut inciter les imaginations malsaines à passer aux actes et à s’attaquer à d’autres enfants innocents.