Le meurtre de Tori Stafford provoque une recrudescence de demandes pour le rétablissement de la peine capitale.

Il semble inévitable, à la lumière de ce dernier crime sordide et  très médiatisé, qu’une frange de l’opinion publique exprimant sa colère, fasse connaître dans les médias sa volonté de voir le rétablissement de la peine de mort.

De telles réactions peuvent s’interpréter comme une réaction de type primaire de la part d’êtres humains qui réagissent de façon plus émotive que raisonnée. Dans le contexte d’une telle tragédie, il est important pour les gouvernants de diffuser les bonnes informations sur les effets du rétablissement de la mesure demandée. De nombreuses études effectuées au cours des dernières années ont toutes mis en évidence qu’il n’y a pas de réduction significative du taux de crime sordide, même si on applique la peine de mort.

En analysant les études menées dans les pays qui pratiquent  la peine de mort, il est montré qu’un nombre disproportionné de meurtriers exécutés étaient marqués par un passé où ils s’étaient déjà infligés des blessures ou des tentatives manquées de suicide. Ceci amène à la conclusion que certains individus ont de telles tendances suicidaires ou bien des problèmes psychologiques tels qu’ils vont commettre des meurtres dans le seul but  de se voir châtier par  l’autorité et mettre fin ainsi à leur misérable existence.

Le 17 septembre 1981, le Garde des Sceaux Robert Batinder disait lors de son discours sur l’abolition de la peine de mort à l’Assemblée nationale  française la chose suivante : « En vérité, la question de la peine de mort est simple pour qui veut l’analyser avec lucidité. Elle ne se pose pas en termes de dissuasion, ni même de technique répressive, mais en termes de choix politique ou de choix moral ».

Il y aura toujours dans notre société des gens dérangés, instables, capables de commettre des crimes atroces qui réveillent en nous les préceptes de la loi du Talion. Imposer la peine de mort ne peut avoir d’effet dissuasif contre ces gens malades et souvent considérés hors limite de la santé psychique.

Quel réconfort peut trouver une famille éplorée par la perte d’un être cher, souvent sans défense, par la condamnation à la peine de mort de l’auteur du crime?  De nombreuses études nationales et internationales s’inscrivent dans la ligne contraire, la peine de mort n’est pas rédemptrice pour les familles des victimes, elle n’est pas dissuasive pour les meurtriers à venir et nous savons que l’application de cette peine aux États-Unis est souvent  génératrice de mortalité qui se sont avérées des erreurs judiciaires tragiques!

Quoi de plus tragique que de condamner à mort un innocent, seulement les impératifs idéologiques des partisans de la peine de mort qui recherchent dans cette approche des justifications confortant leur choix moral.