Monsieur Jones n’a pas été trouvé coupable de crimes pour l’instant et il est important de ne pas l’inclure dans la catégorie des deux autres inculpés cités plus haut. Tant qu’il n’est pas condamné des crimes commis il doit bénéficier d’une présomption d’innocence!

Dans un montage financier de type Ponzi, les sommes d’argent « investies » sont d’abord utilisées pour payer les intérêts promis aux premiers investisseurs à qui le « conseiller financier » fait croire que les profits ainsi recueillis sont les fruits d’investissements judicieux.

Par souci de sensationnalismes, les médias rapportent les pertes substantielles des investisseurs. Il faut cependant corriger cette perception du fait que pendant de nombreuses années, comme dans le cas de Madoff et probablement dans le cas de Jones aussi, les investisseurs ont été payés bien au dessus de ce que les marchés financiers pouvaient réellement produire de façon légitime! Il faut donc déduire des pertes les montants du capital ainsi « remboursé » quand la pyramide s’écroule.

L’inéluctabilité de la découverte de la supercherie avec son cortège de poursuites judiciaires permet de souligner le profil typique de psychopathe de cette classe de criminels.

Les initiateurs de cette structure pyramidale de type Ponzi vivent dans un monde irréel dans lequel leur ego est alimenté par les marques de gratitudes des victimes qui sont convaincus d’avoir eu le bon flair pour recruter le « conseiller financier le plus brillant qui soit » ce qui leur permet de percevoir des intérêts supérieurs aux autres investisseurs! Il y a de ce fait aussi un aspect assez egocentrique de la part des victimes qui ne donnaient le nom de Madoff qu’à leurs amis intimes et gardant ce cercle de « haute performance » accessible qu’à un cercle restreint d’ « initiés ».

Cette structure financière est vouée à l’échec dès sa conception et les choses s’aggravent à mesure que l’escroc s’accroche à l’espoir de tout inverser en acceptant plus d’investisseurs et en recherchant les investissements les plus risqués car rapportant plus.

Les « financiers » qui vivent dans cet univers comprennent assez vite qu’ils sont dans une impasse, leur résistance s’amenuise, ils préfèrent alors se livrer à la police, plaider coupable et accepter avec soulagement la peine de prison imposée. C’est ce qu’a fait Madoff alors qu’il aurait pu repousser son incarcération, rester encore longtemps en liberté sous caution et profiter de son temps de liberté hors prison.